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Apple règle une affaire européenne en ouvrant son système de paiement par iPhone à ses concurrents,
Cette décision fait suite à une enquête concernant l'exclusion des concurrents

Le , par Bruno

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Apple a conclu un accord avec la Commission européenne, ouvrant son système de paiement mobile à la concurrence. Désormais, les utilisateurs d'iPhone dans l'UE pourront utiliser divers portefeuilles mobiles pour effectuer des paiements "tap-and-go". Cette décision fait suite à une enquête de la CE concernant l'exclusion des concurrents par Apple via la technologie NFC. Apple a accepté de ne pas facturer de frais aux développeurs pour cette fonctionnalité et de fournir un accès à la NFC via une solution logicielle. Ces engagements, qui visent à promouvoir l'innovation et le choix tout en garantissant la sécurité des paiements, seront en vigueur pendant 10 ans.

En mars de cette année, l'Union européenne a intensifié la surveillance des grandes entreprises technologiques américaines, en lançant des enquêtes sur Apple, Meta et Google en vertu de sa nouvelle loi sur la concurrence numérique. Ces enquêtes sont les premières initiées sous la loi sur les marchés numériques (DMA), qui est entrée en vigueur récemment. La Commission européenne soupçonne que les mesures prises par ces "gatekeepers" ne respectent pas pleinement les obligations imposées par la DMA. En outre, elle a lancé des enquêtes sur la nouvelle structure tarifaire d'Apple pour les magasins d'applications alternatifs et sur les pratiques de classement d'Amazon sur sa plateforme. La Commission a également ordonné à ces entreprises de conserver certains documents pour assurer le suivi et le respect de leurs obligations.


Pour mémoire, le DMA stipule que les services numériques qui ont plus de 45 millions d’utilisateurs actifs par mois et plus de 10 000 utilisateurs professionnels actifs par an dans l'UE doivent être classés comme "gatekeepers" (ou "gardiens") et sont soumis à une série de règles et d’obligations. En vertu du DMA, l'UE a classé l'App Store d'Apple comme un gardien. Cela signifie qu'Apple doit autoriser la concurrence sur le marché des applications pour l'iPhone. Apple a été contraint dans un premier temps d'autoriser le téléchargement des applications en dehors de l'App Store sur les appareils iOS, mais le DMA force également l'entreprise à autoriser des boutiques d'applications concurrentes sur l'iPhone.

La Commission européenne joue un rôle central dans l'Union européenne en tant qu'organe exécutif et de proposition. Elle est chargée de mettre en œuvre les politiques de l'UE, de veiller à l'application des traités et des décisions prises par le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne. Sous la direction de son président, la Commission européenne est composée de membres nommés par chaque État membre, et elle est organisée en différents départements appelés "directions générales" (DG), chacun responsable d'un domaine spécifique de politique européenne, tels que la concurrence, le marché intérieur, l'environnement, etc.

En réponse aux nouvelles réglementations de l'UE, Apple a annoncé en début d'année qu'il permettrait aux développeurs iOS de distribuer des applications en dehors de l'App Store à partir de mars, à condition qu'ils soumettent toujours leurs applications à l'examen d'Apple et paient des commissions. Apple a également annoncé des changements concernant iOS, Safari et l'App Store en réponse à la DMA. Malgré ses efforts pour éviter d'être classée comme "gardien", Apple n'a pas réussi à éviter ces modifications.

Apple a toujours défendu ses pratiques contre tout changement, arguant qu'elle est la seule à pouvoir protéger la sécurité et la vie privée des utilisateurs et innover sur ces marchés. Le DMA stipule que les services numériques avec plus de 45 millions d'utilisateurs actifs mensuels et plus de 10 000 utilisateurs professionnels actifs annuels dans l'UE doivent être classés comme "gatekeepers" et sont soumis à des règles strictes. En vertu du DMA, l'App Store d'Apple est classé comme gardien, obligeant l'entreprise à autoriser la concurrence sur le marché des applications pour iPhone.

Les développeurs, mécontents du nouveau système qu'ils estiment renforcer le pouvoir déjà considérable d'Apple sur leurs activités, ont décidé de se révolter ouvertement. Ils font pression sur les législateurs pour qu'ils interviennent, espérant que les réformes de l'App Store imposées par le DMA leur permettraient de réduire leur dépendance à Apple. Cependant, ils sont déçus par les nouvelles conditions proposées. Accusant les nouvelles conditions commerciales d'Apple d'être "abusives" et "ridiculement punitives", ils expriment leur frustration. Matthias Pfau, PDG et cofondateur de Tutanota, compare Apple à une mafia, affirmant qu'elle contrôle étroitement l'accès des développeurs avant de prélever une part de leurs bénéfices.

Les changements proposés par Apple semblent aller à l'encontre des objectifs du DMA, selon Damien Geradin, associé fondateur de Geradin Partners et professeur de droit. Il souligne qu'Apple est obligé de permettre l'existence d'autres magasins d'applications, mais souhaite conserver un contrôle significatif. Geradin rappelle qu'Apple a souvent cherché à introduire des obstacles pour compliquer les changements, comme ce fut le cas avec l'autorité néerlandaise de la concurrence.

Bien qu'Apple soit également tenu de permettre le sideloading (le téléchargement d'applications directement à partir d'un site web), l'entreprise interprète cette obligation de manière très restrictive. Geradin explique que, dans l'UE, les utilisateurs pourront télécharger d'autres places de marché proposant des applications, mais pas directement depuis le web, contrairement à ce qui est possible sur les PC, y compris les iMacs. Apple justifie cette restriction en affirmant que le sideloading conduit à un système moins sûr que le modèle actuel. Cette justification est utilisée pour introduire une série de contrôles qui compliqueront ses obligations au titre de l'article 6, paragraphe 4, du DMA. Par exemple, Apple impose une procédure de notarisation pour les applications, définie comme un "examen de base" axé sur la sécurité, la protection de la vie privée et l'intégrité de l'appareil. Si les applications notariées respectent ces critères, il est difficile de comprendre pourquoi elles ne peuvent pas être téléchargées directement depuis le web.

En 2020, l'UE a lancé une enquête sur Apple Pay, se concentrant sur les conditions imposées par Apple pour l'intégration d'Apple Pay dans les applications et les sites web, ainsi que sur les préoccupations concernant la technologie « tap-and-go » et les refus présumés d'accès à Apple Pay. En 2022, la Commission européenne a estimé qu'Apple Pay pouvait restreindre la concurrence, étant donné qu'il s'agissait de la seule option disponible pour les utilisateurs d'iPhone. Depuis, Apple a proposé plusieurs engagements pour répondre à ces préoccupations, et en janvier, elle a offert à ses rivaux l'accès à sa technologie de paiement sans contact et de portefeuille mobile.

Les nouveaux engagements d'Apple sous scrutin de l'UE

Apple s'est engagé à permettre aux développeurs tiers d'accéder à la technologie NFC sans frais, à donner accès aux fonctions clés de l'iPhone telles que Face ID aux portefeuilles de paiement concurrents, et à permettre aux utilisateurs de définir le portefeuille de leur choix comme option par défaut, a expliqué Margrethe Vestager. Au début de l'année, la Commission européenne a soumis les engagements d'Apple à des tests de marché afin de recueillir des commentaires sur les propositions. À l'issue de son évaluation, la Commission a conclu que les engagements définitifs d'Apple répondaient aux préoccupations concernant les restrictions imposées par le géant technologique à l'accès de tiers à sa technologie de paiement « tap-and-go ». Ces engagements sont désormais juridiquement contraignants pour Apple.

« Ces engagements apportent des changements importants dans la manière dont Apple opère en Europe, au bénéfice de ses concurrents et de ses clients », a déclaré Vestager. « Désormais, Apple ne peut plus utiliser le contrôle qu'elle exerce sur l'écosystème de l'iPhone pour écarter les autres portefeuilles mobiles du marché. Les développeurs de portefeuilles concurrents, ainsi que les consommateurs, bénéficieront de ces changements, qui ouvriront la voie à l'innovation et au choix, tout en garantissant la sécurité des paiements », a-t-elle ajouté.

L'initiative de l'UE peut être perçue comme une mesure nécessaire pour équilibrer le marché et réduire le contrôle excessif exercé par ces géants de la technologie. En forçant Apple à ouvrir son écosystème, la Commission européenne démontre sa détermination à lutter contre les pratiques monopolistiques et à encourager une concurrence plus saine.


Cependant, il est important de reconnaître que ces changements imposés à Apple ne sont pas sans controverse. Certains utilisateurs expriment leur frustration face aux restrictions existantes, comme les sauvegardes sans fil limitées à iCloud. D'autres voient ces mesures comme une victoire significative pour les consommateurs et les développeurs, car elles ouvrent la voie à de nouvelles options et à une plus grande flexibilité. Il est également crucial de noter que ces nouvelles régulations pourraient influencer la manière dont les entreprises technologiques américaines opèrent non seulement en Europe, mais potentiellement dans d'autres régions du monde, si des cadres similaires étaient adoptés ailleurs.

Bien que ces actions de l'UE soient saluées par certains comme une avancée majeure vers une régulation plus stricte et une concurrence accrue, elles soulèvent également des questions sur l'équilibre entre régulation et innovation, ainsi que sur l'impact à long terme sur les utilisateurs et les développeurs.

Source : Commission européenne

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Dans quelle mesure les actions de l'UE contre Apple sont-elles vraiment efficaces pour réduire son pouvoir monopolistique sur le marché numérique européen ?

Quelles sont les implications à long terme pour l'innovation et la compétitivité des entreprises technologiques européennes suite à ces enquêtes et engagements imposés par l'UE ?

Comment la décision de l'UE d'enquêter sur les pratiques de tarification d'Apple pour les applications alternatives pourrait-elle influencer l'équité économique et l'accès des consommateurs à une variété d'options ?

Voir aussi :

DMA : les développeurs se révoltent contre les nouvelles règles de l'App Store d'Apple qui menacent leur liberté et leur rentabilité et dénoncent une violation du règlement européen

Quand Apple se moque de la Commission européenne : ses conditions pour la distribution d'iOS en UE sont loin des objectifs de la DMA, selon un professeur en droit

L'UE a ouvert des enquêtes sur Apple, Meta et Google en vertu de sa nouvelle loi sur la concurrence numérique, renforçant ainsi la surveillance réglementaire des grandes entreprises technologiques

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Avatar de hd999
Membre à l'essai https://www.developpez.com
Le 18/10/2024 à 16:49
Sacrée Union Européenne : avec eux, ne pas posséder de numéro de cellulaire, d'appareil compatible iOS ou android, c'est d'être interdit de citoyenneté de l'UE : merci la machiavélique DSP2!

L'europe, nous ne vous oublierons pas.
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Avatar de der§en
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 18/10/2024 à 17:23
Une fois à la retraite, et débarrassé des contraintes pro, la première chose que je ferait, sera de résilier mon abonnement téléphonique (a zut, il y a une 2ème, c’est de virer Windows pour installer Linux), je sent que cela fera de moi, un citoyen de seconde zone !
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Avatar de Minato Sensei
Membre habitué https://www.developpez.com
Le 18/10/2024 à 11:43
Des fois, avec Apple, tu te dis qu'on a touché le fond. Puis tu découvres qu'en fait il y avait plusieurs paliers en dessous
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Avatar de _toma_
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 18/10/2024 à 22:26
Sacrée Union Européenne : avec eux, ne pas posséder de numéro de cellulaire, d'appareil compatible iOS ou android, c'est d'être interdit de citoyenneté de l'UE : merci la machiavélique DSP2!
Je vais me faire l'avocat du diable mais j'ai pas de smartphone et je peux faire des achats en ligne.
J'ai un feature phone que j'utilise assez régulièrement pour recevoir le code de validation par SMS mais j'ai aussi un boîtier qui m'a été fournit par ma banque il y a une quinzaine d'années (boîtier sésame). Je mets la CB dedans, je fais mon code secret et j'ai un code unique qui s'affiche sur un écran LCD.

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Avatar de Anselme45
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 18/10/2024 à 23:21
Par définition, UN développeur qui doit donner ses coordonnées ne distribue pas sur l'app store de Apple des logiciels générant de gros chiffres d'affaire, il n'est donc pas concerné par la réglementation de l'UE (un mec qui se fait quelques centaines d'euro par an n'est pas un "commerçant").

Les softs qui sont soumis à la réglementation de l'UE sont des produits développés non pas par un simple développeur mais par des équipes de développeurs appartenant à des entreprises de dev...

Cette histoire est juste une nouvelle combine de Apple: En faire trop du côté négligeable pour mieux cacher l'indispensable!!!

Les GAFAM n'ont eu de cesse de jouer avec les règlementations des autorités quelles soit US ou européennes!
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Avatar de iMaman
Candidat au Club https://www.developpez.com
Le 13/11/2024 à 12:09
A la publication d'une application sur l'App Store d'Apple ou sur le Play Store de Google, il est possible d'indiquer les pays de distribution de l'application.
Donc pour moi, ce sont les éditeurs des applications qui sont fautifs par rapport au règlement européen (sauf si l'application entre dans les cas d'exception), pas Apple ni Google.
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